vendredi 28 octobre 2011

Hostaria

Nous vous recommandons d'aller manger chez Hostaria, ce nouveau venu dans la Petite-Italie. Le propriétaire tenait le chic restaurant Il Mulino, connu des amateurs de cuisine italienne d'une autre époque. J'ai eu la chance d'y aller il y a un siècle, avec Patrick, mes parents, ma soeur y était aussi si je me souviens bien. Mais vous vous en foutez, je sais. Tout ça pour dire que l'artichaut (j'adore ce mot : art-ti-chaud), servi nature, y était divin. Simplement relevé d'une (probablement très bonne) huile d'olive. Nature. Tiède. Mémorable ! Mais Dieu que c'était formel, la table ronde, la nappe immaculée, le service avec des gants blancs presque.

Ici, changement complet de décor. On est toujours rue Saint-Zotique, mais dans un local fraîchement rénové. Il y a un bar, un revêtement en ardoise aux reflets changeants sur le mur derrière, et un service tout à fait dans le ton de 2012, c'est-à-dire moins sérieux, plus jeune aussi.

Et dans les assiettes ? C'était convaincant à 91 pour cent, à quelques nuances près.

L'expérience a plutôt bien débuté, avec des antipasti maison. C'est l'objectif du jeune chef, Andrea Sgró, de tout préparer en cuisine, du moins à moyen terme, m'a-t-dit, y compris le pain ! Il vient de la Lombardie et il a travaillé un temps dans le Vieux-Montréal puis chez BU. Nous avons jasé de la fraîcheur et surtout de l'accessibilité de produits frais dans son pays natal, à longueur d'année. Des tomates cultivées dans les serres siciliennes, par exemple. N'aura-t-il pas du mal à s'approvisionner en produits frais une fois l'hiver venu ici, au Québec ? Il concède que ce sera un défi, en effet... 

En attendant il nous sert de la burrata, cette motte de mozzarella avec un coeur en crème, ainsi que des artichauts (oui, oui, mais pas aussi délicieux que chez feu Il Mulino), des poivrons doux, des aubergines. Tout cela en guise de hors d'oeuvre parmi d'autres, arrosés (encore), à table, d'une huile d'olive identifiable.

Primi

J'ai goûté au spaghetti al pomodori. Je n'en suis pas encore revenue. J'exagère à peine. La sauce tomate basilic doit être goûtée par tout critique gastronomique qui se respecte : c'est une base. Si un resto n'en offre pas de bonne, ce sera comme un caillou dans la botte du client. Hostaria passe le test haut la main. D'une texture rappelant les meilleures goûtées en Italie, cette sauce tomate faisait honneur aux cuisines italiennes. Les pâtes étaient cuites al dente. La sauce enrobait les longues pâtes juste un peu, pas trop, comme il faut, avec le goût légèrement sucré du basilic en bouche, l'acidité du fruit rouge, la rondeur de l'huile. Le tout rehaussé de parmesan.

Patrick a pris les pâtes au cinghale (sanglier). Un plat réconfortant, la viande étant effilochée en masse dans une sauce tomatée et mélangée à des pâtes longues.

Un autre plat similaire met l'agneau à l'honneur, dans une recette calabraise incorporant des fusilli.

Il y aussi du risotto au menu, à essayer lors d'une prochaine visite.

Secondi

Au service suivant nous avons compris de quel bois M. Sgró chauffe sa clientèle : avec des plats de viande rustiques et costauds, des plats rectangulaires en terre cuite. Tellement costauds qu'un seul nous aurait suffi.

Le poulet de Cornouailles (un poulet plus petit que celui qu'on offre habituellement au marché) était très tendre, servi avec quelques légumes tels que pommes de terre et oignons grossièrement déposés dans l'assiette et plutôt salés. Avoir su qu'exactement les mêmes légumes accompagneraient l'autre plat commandé, celui de maialino, nous aurions essayé un autre plat, question de varier un peu. C'était là l'un des seuls points faibles du service.

Le maialino est un petit cochon, littéralement. Une peau craquante coiffait un morceau de chair assez gras merci. Un plat d'hiver, dirions-nous. Le poulet était meilleur à notre avis.

En terminant si j'ai bien apprécié la radicchio grillée lors d'une première visite, j'ai moins aimé l'aspect un brin grassouilleux des légumes rustiques accompagnant les plats de viande.

Prix pour deux : moins cher qu'une paire de billets pour Florence, soit environ 85 $ avant le boire, les taxes et le service


47/50 pour la nourriture
leur cannoli ? Bof, bof...
autrement, c'est comme si vous y étiez, en Italie – dans un resto plutôt chic
13/15 pour l'ambiance 
17/20 pour la carte des vins *
une jolie dame frisée, seule femme visible parmi le personnel, s'occupe apparemment de donner à boire à la clientèle
9,5/10 pour le service
4,5/5 pour l'espresso 
offert à 3 $


Notre appréciation globale : 91/100


* Avis aux jeunes et aux moins jeunes qui n'ont pas d'enfant : le propriétaire, Aniello Covone, a dit à l'émission À la di Stasio que son resto accueille les fêtards jusque tard le soir. Ouvert du mercredi au samedi soir + deux midis par semaine (les jeudis et les vendredis), cela dit aucun menu spécial n'est proposé le midi.

Code postal du restaurant pour le repérer dans Google Maps : H2S 1L1

1 commentaire:

  1. Je ne regrette pas d'avoir perdu 10 minutes à lire quelques uns de vos articles. Ce dernier est particulièrement bon. C'est super de partager cela. Merci à vous de partager vos idées et votre vision avec les autres, il semble qu'on ait pas mal d'atomes crochus :-) et j'aime ça. Je reviendrai. Au plaisir de vous lire. decoration murale

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