Bice

La terrasse de Bice était supposément l'une des plus belles de Montréal. J'y suis allée aux plus beaux jours de l'été 2011. Je vous le confirme si vous n'y êtes jamais allé : Bice est un endroit charmant et... canadien-anglais.

Ce resto italien se trouve rue Sherbrooke Ouest. Si on vous abordera en anglais, on vous répondra avec un peu de chance en français... si vous répliquez en français. (Incroyable d'écrire cela au Québec en 2011, mais c'est une réalité montréalaise.)

Un certain Tony (Cafaro) incarnait ce soir-là la philosphie autoproclamée du lieu : accueillir les convives comme s'ils étaient des invités de marque.

Il nous a saluées à l'arrivée. Son personnel nous a offert un service digne d'un grand restaurant. Les prix sont à l'avenant, 40 $ et plus pour chacun des secondi. (Ayoye mononcle Roger !)

L'expérience gustative a commencé avec trois amuse-bouche à partager, trois tartinades fraîches. Il y en avait une aux poivrons, une plus savoureuse encore à la purée de haricots blancs et une troisième à l'avocat, pas très italienne mais goûteuse à souhait.



Ma soeur et moi avons commandé deux entrées différentes. Sa salade d’épinards avec fromage de chèvre, betteraves et noix de Grenoble sucrées (14 $) était pleine de chlorophylle, désaltérante, croquante. Ce sont ses mots. J'ai opté pour la pieuvre grillée (20 $). Elle était tout à fait réussie, cuite comme il faut. (Ma compagne a pris sa toute première bouchée à vie de ce mollusque; elle a trouvé que la texture était à mi-chemin entre le poulet et un poisson blanc.) Une purée de haricots resssemblant à celle servie auparavant accompagnait les longs morceaux ainsi que des olives et de l'oignon rouge mariné. Les cuisiniers ont sans doute remplacé la foccacia mentionnée au menu, absente de l'assiette, par quelque courgette grillée ? de la patate douce ? Le sombre éclairage en terrasse ne permettait pas d'y voir clair. Sous la langue, c'était bon.

Mieux vaut mieux fermer les yeux parfois.

La suite a confirmé ce resto comme l'un des meilleurs italiens en ville.


Primo, les pâtes farcies de veau braisé, sauce aux champignons sauvages (28 $), n'étaient pas vraiment des agnolotti tels qu'indiqués. Bellissimo pareil, ma belle dame.


Secundo, les pâtes étaient cuites à la perfection et, surtout, le tout goûtait l'Italie chic, l'Italie des bons plats faits avec distinction, avec du jus de veau maison (sinon, cela en portait les nuances). La grande assiette creuse et blanche faisait plus ristorante que trattoria. À l'étage un groupe d'italophones sur leur 36 célébraient quelque chose ensemble en ce nombril de semaine. Une adresse chic et proprette dans l'ouest du centre-ville.

Et pour clore ce bon repas, l'un des meilleurs espressi en ville, comparable à celui de Graziella...

Café : 4,5/5

Carte des vins : 16/20
la carte des vins et des alcools fait 25 pages – beaucoup de grands vins
seule la moitié des régions de l'Italie y est représentée
nombreuses sélections du Nouveau Monde
aucun vin au verre en bas de 12 $


Service : 7/10
élégant, fait à plusieurs
bémol : le personnel aborde la clientèle en anglais...


Nourriture : 48/50
fraîche, à la mode italienne, c'est une cuisine faisant bon usage de l'huile d'olive, quoique occidentalisée (avocats, vinaigrette dijonnaise, concombre, banane, etc.)
j'accorde une bonne note à la petite portion de tiramisu arrivée dans un verre, mais pas trop froide, et son biscuit servi à côté

Prix : entre 80 $ et 150 $ pour deux avant le boire, les taxes et le service

de 14 $ à 44 $ par assiette

Ambiance : 13/15

nappes blanches, coupes fines, WC impec
assez classique dans l'ensemble
moins guindé que Le Latini et rien à voir avec le tintamarre de La Bottega !


Note globale: 89/100

Pour localiser ce resto dans Google Maps : H3G 1L3